Communiqué de presse aisbl Life4Brussels – formation de Jean-Louis Denis au sein d’une école où sont scolarisés des enfants

Les familles se trouvaient dans un état de stress permanent, dès lors, que le CVO de Strombeek-Bever, où étudie Monsieur Denis, se situe dans le même bâtiment que l’établissement scolaire Sint-Jozefschool. Les enfants empruntaient la même entrée pour se rendre dans leur classe.
Suite à cette interpellation, L’AISBL Life4Brussels a pris contact avec le VDAB de Vilvorde, le CVO de Strombeek-Bever, le ministre de l’emploi, de la défense, de la sécurité intérieure, ainsi que celui de l’intégration. Monsieur Jean-Louis Denis a purgé l’intégralité de sa peine. Sa liberté n’est donc soumise à aucune condition. Il n’a pas d’agent de probation, pas de suivi par une maison de justice. Il est donc en droit de s’inscrire librement au CVO.
L’AISBL Life4Brussels ne remettait pas en cause la réinsertion de Monsieur Jean Louis Denis, mais renvoyait toutefois à l’inquiétude des parents d’élèves, en ce qu’il n’a pas fait l’objet d’un processus de déradicalisation au sein de son établissement pénitentiaire, dès lors que la Belgique ne dispose pas d’un système de désengagement ou de déradicalisation au sein du système pénitentiaire.
Lors du passage en Belgique de la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales, Madame Fionnuala Ni Aolain, « il lui a été clairement indiqué que le principe de base des régimes pénitentiaires en ce qui concerne les prisonniers accusés ou condamnés pour terrorisme ou soupçonnés de radicalisme, était la sécurité. Il a été confirmé qu'aucun programme spécialisé de déradicalisation ou de désengagement personnalisé n'était en vigueur, systématiquement, dans le système pénitentiaire belge. La Rapporteuse spéciale est préoccupée par l'absence d'un tel programme, étant donné
l'importance d'une intervention précoce et ciblée sur l'individu, dans de tels contextes ». (cf. Conclusions préliminaires de la visite en Belgique).
Depuis le passage de la rapporteuse spéciale des nations unies, le 31 mai 2018, plusieurs
modifications légales sont intervenues mais aucune ne vise la déradicalisation ou le
désengagement personnalisé dans le milieu carcéral.
Les prisonniers reconnus coupables d’infractions en lien avec le terrorisme purgent leur peine, sont libérés et rendus à la société belge en l’état.
Depuis le mois juin 2019, la demande de l’association Life4brussels a été entendue, dès lors que Monsieur Jean Louis Denis ne suit plus de formation dans cet établissement. Néanmoins, l’association Life4brussels met en évidence le manque de suivi et l’absurdité d’un système dans lequel il n’y a pas de place pour le désengagement personnalisé et la déradicalisation et où, dans le même temps, il est permis à une personne qui a été condamnée pour recrutement de jeunes, de pouvoir étudier dans un milieu où il est en contact avec des jeunes. Plusieurs enfants avaient pu rencontrer Jean Louis Denis dans la cour de récréation et les familles en étaient terrorisées.
Life4Brussels plaide pour la mise en place d’un programme de déradicalisation au sein du
milieu carcéral, et demande que les condamnations pour terrorisme soient assorties de
peines accessoires. Pour les personnes condamnées pour des infractions terroristes, la loi ne prévoit pas de peine accessoire d’interdiction de participer à certaines activités impliquant ou mettant en présence des mineurs (alors que c’est possible pour les abuseurs sexuels).